Origine du kilim
En Anatolie, le kilim occupe depuis longtemps une place essentielle dans la vie quotidienne. Bien plus qu’un simple tapis, il est l’expression d’un savoir-faire transmis au fil des générations, au croisement des traditions nomades et des cultures sédentaires qui ont façonné cette région.
Un artisanat né des peuples nomades
Les premiers kilims apparaissent au sein des tribus qui parcouraient les plateaux anatoliens. Le tissage répondait d’abord à un besoin simple : protéger les sols en terre des habitations, isoler l’intérieur des tentes, servir de couverture ou de sac d’approvisionnement.
Avec le temps, ces pièces utilitaires deviennent aussi des objets porteurs d’identité. Chaque famille, chaque tribu développe ses motifs, ses couleurs, ses manières de tisser. Le kilim devient alors un marqueur culturel, un signe de reconnaissance et un support de transmission.
Des motifs qui racontent une histoire
Les motifs présents sur les kilims ne sont jamais choisis au hasard.
Ils reprennent des symboles ancrés dans la culture anatolienne :
- des formes géométriques qui évoquent la protection
- des signes liés à la fertilité ou à la famille
- des représentations d’animaux protecteurs
- ou encore des éléments qui rappellent les cycles de la nature
Ces dessins tissés témoignent du quotidien, des croyances et du regard porté sur le monde par celles et ceux qui les réalisaient.
Une fabrication liée au territoire
La laine utilisée pour les kilims provient traditionnellement des élevages locaux.
Elle est filée puis teintée grâce à des pigments naturels issus de plantes, d’écorces, de racines ou de minéraux.
Chaque couleur, chaque nuance dépend du terroir et des ressources de la région où le kilim a été fabriqué.
Le tissage, réalisé sur des métiers horizontaux ou verticaux, demande patience et régularité. Le résultat est un tapis plat, léger, et surtout unique : aucun kilim ne ressemble vraiment à un autre.
Un héritage toujours vivant
Aujourd’hui encore, le kilim continue d’être tissé dans plusieurs régions de Turquie avec passion.
Bien que les usages aient évolué, les techniques traditionnelles perdurent et les motifs anciens inspirent encore les artisans contemporains.
Chaque kilim porte en lui une part de son origine : un mélange d’histoire, de gestes anciens et de matériaux naturels qui fait de chaque pièce, une création singulière.